Le rôle du système postural dans l’intensité des douleurs lésionnelles

Par Romain HENAUT, ostéopathe D.O.

Une douleur lésionnelle est une douleur directement liée à une lésion identifiable : une articulation abîmée, un cartilage usé, une fracture, une tendinite… Dans ce cas, la douleur s’explique logiquement : elle est la conséquence directe de l’atteinte anatomique.

Mais une question se pose : le système postural joue-t-il un rôle dans ces douleurs ?

La réponse est oui. Et pour le comprendre, rien de plus simple qu’un exemple concret. Imaginez une plaie sur la peau : si vous appuyez dessus avec le doigt, la douleur devient vive et intense. Si vous cessez d’appuyer dessus, elle reste présente mais devient plus supportable.

De la même manière, lorsqu’une articulation est lésée, elle est plus sensible aux contraintes mécaniques. Si le système postural est dégradé, le corps n’est plus positionné de façon optimale : les mouvements et les appuis génèrent alors des contraintes supplémentaires sur l’articulation déjà abîmée.

Plus les contraintes sont fortes, plus la douleur s’intensifie.

En consultation, il est donc parfois possible, même en présence d’une lésion irréversible, d’agir sur le système postural pour réduire les contraintes exercées sur la zone touchée. Ce travail ne “répare” pas la lésion, mais il peut contribuer à rendre la douleur plus tolérable et améliorer le confort du patient. La douleur lésionnelle ne dépend pas seulement de l’état de la structure atteinte : elle est aussi influencée par la manière dont notre corps se tient, bouge et répartit les forces.

En optimisant le système postural, on peut donc limiter les contraintes sur la lésion et, dans certains cas, soulager la douleur.