Les cicatrices peuvent bloquer votre dos

Par Romain HENAUT, ostéopathe D.O.

Quand on se blesse, le corps se répare en formant une cicatrice. C’est un processus naturel de guérison. Mais la peau ou les tissus qui se reforment ne sont pas exactement comme avant : ils sont souvent moins souples, moins résistants, et parfois plus sensibles. Par exemple, une cicatrice sur la peau ne transpire plus, ne fait plus pousser de poils et réagit plus fortement au soleil.

Souvent, une fois la plaie refermée, on pense que tout est rentré dans l’ordre. La cicatrice s’atténue avec le temps, devient discrète, et on finit par l’oublier… mais pas toujours pour le corps.

En réalité, certaines cicatrices posent problème. Elles peuvent être épaisses, dures, douloureuses, ou encore provoquer des sensations bizarres comme des picotements ou une perte de sensibilité. Mais même une cicatrice « jolie », sans douleur, peut avoir un impact caché.

Pourquoi ? Parce qu’une cicatrice rigide peut tirer sur la peau en continu, ce qui stimule des capteurs nerveux présents dans la peau. Le corps, en réponse, ajuste la tension des muscles autour, comme s’il essayait de « compenser » ce déséquilibre. Résultat : certaines zones du dos peuvent se raidir et les vertèbres bouger moins bien.

Par exemple :
·Une cicatrice d’appendicite peut limiter les mouvements du bas du dos.
·Une cicatrice de thyroïde peut créer des blocages au niveau du cou.

Et ces tensions peuvent durer des années, sans qu’on fasse le lien avec la cicatrice. Elles deviennent parfois la cause de douleurs chroniques ou de gênes persistantes, malgré les étirements ou les soins classiques. C’est pourquoi, en ostéopathie, il est important de vérifier si une ou plusieurs cicatrices ne sont pas à l’origine de certaines restrictions de mouvement, notamment au niveau de la colonne vertébrale. En travaillant sur ces cicatrices, on peut souvent libérer des zones du corps qui semblaient bloqué sans raison évidente.